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Jean MADEYSKI

RABAT

En résumé

TRAJECTOIRE

Il y a des rencontres qui semblent fortuites dans une vie et qui révèlent leur puissance au moment où l'on s'y attendait le moins, bien des années plus tard. Je pourrais commencer ainsi le récit de mon parcours : la photographie est venue à moi quand j'avais 11 ans. A cet âge, conscient sans bien comprendre pourquoi, de ma différence, je séchais les séances de sport pour m'adonner à la photographie et développer dans la chambre noire les images que je captais lors de mes journées d'observation. Jusqu'à 18 ans, peu de vues extraordinaires à me mettre sous la dent, j'habitais une bourgade terne où mon seul compagnon était l'ennui. Fréquentant les ateliers photos, mais vite lassé de leur ambiance tout autant rigoureuse que conviviale mais trop conformiste, j'ai dévié de voie, me plongeant dans les méandres de la nuit, côtoyant aussi bien débauchés qu'esthètes, marginaux que mondains. C'est là que mon œil a continué à se forger, que j'ai commencé à percevoir toute la palette de sensations, d'expressions, de non-dits. Les visages qui parlent, sans artifices. Mes propres paradoxes, mes meurtrissures qui ressurgissaient à cette époque. Cependant, pris dans le quotidien, j'ai laissé en jachère cette passion qui m'animait. Les années ont passé. La photographie est revenue à moi, la trentaine sonnée. Et elle m'a sauvé.

Je vis la photographie comme une carrière de laborantin, extirper de l'autre ce qu'il dévoile sous la strate, aller chercher son intime, le caché, trouver ce qui déclenchera le lâcher-prise, l'infime infini. Utiliser l'objectif comme arme et armure, attaquer et protéger en même temps, défendre ; tout cela sans cesse pour aller vers l'autre. En solitaire ouvert sur l'universel. En faisant de mes limites techniques un atout, enchaînant les heures de travail pour disséquer ce qui anime mon style. Et assumer, là encore, ce qui constituait une crainte, un frein. Portraits, reportages, j'ai exploré chaque domaine, pour trouver celui qui révèlerait l'épanouissement juste. Mes clients, conscients de ce désir constant d'aller au plus vif de moi et d'eux-mêmes par la même occasion, m'appellent pour découvrir en eux cette chose-là, subreptice, qui deviendra l'essentiel de leur être. J'utilise mes émotions comme un carburant. Et la quarantaine bien arrivée, je peux affirmer ceci : la photographie a produit une mutation profonde sur qui je suis, elle galvanise mes aspirations à la sérénité."

Né le 5 août 1967, Jean Madeyski vit et travaille à Rabat.

Ecrit à 4 mains avec Stéphanie Gaou, LIBRAIRIE LES INSOLITES, auteure.

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  • Instants Tannés - Photographe

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